Allemagne - L'Union des gays et des lesbiennes
contre le test de citoyenneté pour musulmans
09.01.06
Le questionnaire auquel les musulmans sont soumis depuis le
1er janvier 2006 pour acquérir la nationalité allemande ne fait pas l'unanimité. Le
ministre de l'Intérieur (CDU) du Bade-Wurtemberg a été trop loin selon l'Union des gays
et des lesbiennes (LSU). Des "valeurs démocratiques fondamentales et l'acceptation
d'une image de la société moderne doivent valoir de la même manière pour tous,
indépendamment de la conviction religieuse et de l'origine ethnique", rappelle
l'Union dans un communiqué de presse.
Celui qui souhaite la nationalité allemande doit certes "clairement adhérer
à notre système de valeur démocratique et à notre ordre national", ajoute le LSU,
mais cela devrait être obligatoire pour tous ceux "non seulement qui souhaitent la
nationalité allemande, mais aussi pour ceux qui la possèdent déjà depuis la
naissance". Si ce questionnaire était pris au pied de la lettre, "il
deviendrait difficile pour le pape d'obtenir à nouveau sa naturalisation allemande",
a ironisé Axel Hochrein, président adjoint de la LSU. Et d'attirer l'attention sur le
fait que "nous devrions garantir aux enfants de parents allemands la même tolérance
que nous exigeons des parents musulmans, ce qui n'est malheureusement pas encore le
cas". L'Union des gays et des lesbiennes s'est félicitée que le questionnaire ait
été refusé dans d'autres Länder allemands.
"Imaginez que votre fils adulte vous dise qu'il est homosexuel et projette
d'habiter avec un autre homme. Comment réagissez-vous ?", est l'une des 30
questions qui peuvent être posées à des musulmans désirant un passeport allemand
depuis le 1er janvier 2006 dans le Land de Bade-Wurtemberg, dirigé par les Démocrates
chrétiens (FDP). Seuls les musulmans des 57 états membres de l'Organisation de la
Conférence islamique (OIC) sont soumis à ces questions, dont par exemple:
"Toutes les fonctions politiques doivent-elles être accessibles aux personnes
ouvertement homosexuelles?" D'autres questions portent sur le traitement des hommes
musulmans par des médecins femmes, le mariage forcé, la religion et si ceux
qui ont commis les attentats du 11 novembre à New York et Washington étaient "des
terroristes ou des combattants de la liberté."
Les groupes de musulmans estiment qu'il s'agit de discriminations flagrantes,
puisque seuls des islamiques sont forcés de répondre à ces questions.
Swissgay.ch
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