France - Homophobie: la droite aboie, le texte passe
c'était une promesse présidentielle. Mais pas de celles, brandies haut et fort, comme la
proposition fétiche de Jacques Chirac d'adosser une charte de l'environnement à la
Constitution. La loi pénalisant les propos homophobes et sexistes (elle rend passibles
les délits de diffamation et d'injure d'une peine de prison) n'a pas été portée avec
le même élan. Elle devait prouver qu'on ne pourrait plus entendre dans les rangs de la
majorité des «Stérilisez-les !» (Pierre Lellouche, UMP, lors du débat sur le Pacs).
Malgré la déclaration de Chirac dans Têtu en avril 2002 «L'homophobie est aussi
condamnable que le sexisme ou le racisme. A l'instar du dispositif mis en place pour
d'autres phénomènes de rejet, il faut à l'évidence une condamnation de l'homophobie»
, ce projet est passé aux oubliettes. Puis il a été remis sur le tapis (après
l'agression de Sébastien Nouchet) et présenté en conseil des ministres... trois jours
avant la gay pride. Il devait être examiné à l'Assemblée avant la fin de l'année
parlementaire. Pourtant, au lendemain de la marche des fiertés, en juin, surprise : il ne
figurait pas dans le décret annonçant l'ordre du jour de la session extraordinaire. Les
associations n'ont pas décoléré. A droite, Jean-Luc Roméro, «blessé», a
démissionné de son poste de secrétaire national de l'UMP.
A la rentrée, nouveaux rebondissements. La commission nationale consultative des droits
de l'homme (CNCDH) émet un avis hostile en s'inquiétant de la liberté d'expression et
de l'atteinte à l'universalité des droits de l'homme. Les opposants UMP se frottent les
mains. Le gouvernement retire le texte. Et préfère le transposer dans trois amendements,
proposés à 20 heures la veille de l'examen du projet de loi sur la Haute Autorité de
lutte contre les discriminations et pour l'égalité, au Sénat. Pour faire passer la
pilule, le gouvernement dit qu'il a pris en compte l'avis de la CNCDH. En réalité,
l'essence du texte est préservée. Au final, cela ressemble à une loi honteuse. Même
lors du vote, mardi. Après de vifs échanges, les députés ont adopté un texte pas
vraiment désiré. Retour sur les figures qui ont marqué le débat.
Il avait déjà fait parler de lui, il y a un an, en proposant un amendement créant le
délit d'interruption involontaire de grossesse. Depuis quelques mois, le député de la
Gironde a pris la tête des élus hostiles à la pénalisation des propos homophobes.
Boosté par l'avis défavorable de la CNCDH, il a demandé le retrait de ce texte
«inutile et dangereux». En commission des lois la semaine dernière, il a réussi à
faire adopter un amendement contre l'avis du rapporteur, Pascal Clément, qui prévoyait
de limiter aux associations reconnues d'utilité publique la possibilité de saisir la
justice dans les procès pour sexisme ou homophobie. Mardi, en séance, il est resté
modéré : «Il n'y a pas d'un côté les homophobes et de l'autre les donneurs de
leçons.»
Les associations en colère
L'amendement Garraud les a rendues furieuses. Et pour cause : aucune des associations
homos et féministes n'est reconnue d'utilité publique (selon Pascal Clément, c'est le
cas de 2000 sur 700 000). Quelques heures avant la discussion parlementaire, elles montent
au créneau. Inquiètes. Lasses de «se faire promener» par le gouvernement. A leurs
côtés, des représentants de tous les bords politiques se serrent les coudes. Vers 19
heures, Alain Piriou, porte-parole de l'inter-LGBT (lesbienne gaie bi et trans) s'alarme :
il a l'impression que, à l'applaudimètre, Boutin remporte plus de succès que les pâles
défenseurs du texte dans la majorité. Lundi midi, Sarkozy lui avait téléphoné «pour
assurer qu'il était déterminé à faire chuter l'amendement», mais mardi, sa
conseillère a dit que ce ne serait «pas si simple».
Une gauche qui fait bloc
Face à la scène que Noël Mamère appelle «les conservateurs font de la résistance»,
la gauche fait bloc. Patrick Bloche, député PS, corapporteur du Pacs, souhaite que ce
texte passe. Il y a un an, lors d'une niche parlementaire, il avait lui-même déposé une
proposition similaire, sanctionnant les propos discriminatoires en raison du sexe et de
l'orientation sexuelle. «Que de temps perdu !», lâche-t-il en séance. Le PS votera le
texte, à une condition : que l'amendement «malheureux et mesquin» de Garraud tombe.
Dans la discussion, Patrick Bloche tente en vain d'élargir la protection aux trans. Et
assiste, consterné, à des échanges «honteux» sur l'homosexualité, réminiscences du
débat sur le Pacs.
Christine Boutin, avec l'aide de Dieu
Cette fois, elle avait laissé sa Bible dans son tiroir. Mais la députée des Yvelines a
appelé le Vatican à la rescousse, en citant les dangers de «l'idéologie du gender»,
qui «dénonce les normes hétérosexistes de la société pour reconnaître toutes les
autres formes de couple et de parenté». Dans sa charge, elle est épaulée par d'autres
députés UMP. Christian Vanneste (Nord) pour qui l'homosexualité est «une menace pour
la survie de l'humanité». Jean-Marc Nesme (Saône-et-Loire) : «Dans notre société, ce
ne sont pas les homosexuels qui sont le plus en danger, ce sont les enfants.» Christine
Boutin réussit à faire adopter un amendement, élargissant la protection aux
handicapés. Le président de la commission des lois, Pascal Clément, avait pourtant mis
en garde : «Le but de ce texte n'est pas d'énumérer toutes les personnes qui
souffrent.» «Evidemment, les handicapés ne sont pas organisés en lobby !», a répondu
Christine Boutin. Au final, les députés UMP se sont déchirés, encouragés par la
liberté de vote octroyée officiellement par le président du groupe Accoyer. Sous la
pression, Garraud a retiré son amendement sur les associations, le plus critiqué. Le
lendemain, GayLib se félicitait de la «détermination» du gouvernement. L'inter-LGBT
soufflait, mais parlait d'une victoire au «goût amer». (Liberation.fr - 9.12.04)
>> Compte rendu
analytique officiel de la séance
Canada - La Cour suprême dit
"Oui" au mariage homosexuel, contre l'avis des églises
"Le mariage homosexuel fait partie des réalités de la vie moderne et peut être
étendu à tout le pays", a déclaré aujourdhui, jeudi 9 décembre 04, la Cour
suprême du Canada dans un avis très attendu. La Cour conclut que la définition
traditionnelle du mariage va à l'encontre de la Charte canadienne des droits et
libertés. Les églises, qui avaient violemment tenté de lutter contre cette décision et
la loi qui en découlera, auront le droit de refuser de célébrer les mariages de couples
du même sexe si cela va à l'encontre de leur croyances. (...)
L'avis du plus haut tribunal du pays n'a pas force de loi, mais donne le feu vert au
ministre de la Justice, Irwin Cotler, pour déposer le projet de loi, qui sera
probablement présenté en février 2004. Les députés devront donc s'exprimer sur la
question. (...) Étant donné le poids de la Cour suprême, les élus devraient suivre
majoritairement l'opinion juridique.
Des jugements permettent déjà aux gays et aux lesbiennes de se marier dans sept
provinces canadiennes, la nouvelle loi étendra ce droit à l'ensemble du pays. Les
réactions n'ont pas tardé et les télévisions et radios du pays ont mis en place des
programmations spéciales pour couvrir cet événement historique. (Edition spéciale de Tetu.com - 9.12.04)
Certains patients n'aiment pas se faire
sucer
Un patient de l'hôpital Riviera à Montreux a eu la - bonne ? - surprise après une
narcose de voir un infirmier lui pratiquer une fellation, rapporte Le Matin dans son
édition du 8 décembre 04. Et il n'a pas aimé: "Quand je me suis réveillé après
l'opération, un infirmier était en train de me faire une fellation. Elle a été
conduite jusqu'à éjaculation". Le patient de 45 ans ne décolère pas: "C'est
du viol ! C'est odieux de faire ça à une personne sans défense. Je ne suis sans doute
pas le seul, il faut l'arrêter". Et d'ajouter: "En salle de réveil, j'étais
conscient mais incapable de bouger mes bras pour me défendre. Je suis sûr qu'il y avait
des gens qui passaient. Ils ont dû voir quelque chose !" N'osant rien dire, il a
attendu 15 jours avant d'en parler à son médecin de famille, qui a pris contact avec
l'hôpital de Montreux. L'établissement a offert au plaignant les services d'un avocat.
Le patient a été choqué et l'a dit au juge: "Cet homme aurait pu détruire ma
vie".
La présentation de cet hôpital sur son site web devra-t-elle être modifiée ?:
"Notre volonté est de tout mettre en uvre pour que votre séjour se déroule
dans les meilleures conditions possibles: les collaborateurs de l'hôpital font tout pour
répondre à vos attentes". (Swissgay.ch - D'après Le Matin - 8.12.04)
>> L'hôpital
Riviera
Red Party contre SIDA: le succès
La soirée du samedi 4 décembre 2004 contre le SIDA a été une réussite. Plus de
21'000.- ont été récoltés en dons et en entrées par le MAD durant cette soirée
organisée également par Jungle, Vogay et Sid'Action à l'occasion de la Journée
Mondiale contre le SIDA. L'intégralité des 20.- d'entrée ont été reversés aux
associations vaudoises qui luttent quotidiennement contre cette maladie. Tous unis contre
le SIDA: une très belle leçon vaudoise... (Swissgay.ch - 6.12.04)
Berlin : ouverture du musée de
lHomosexualité
Le musée de lHomosexualité qui, a jusquici rassemblé un fonds important
darchives, et qui proposait des expositions temporaires au public, présente à
partir daujourdhui une collection permanente sur lhistoire de la vie gay
et lesbienne entre 1790 et 1990.
800 photographies et objets retracent deux siècles dhistoire de
lhomosexualité. Le musée est placé sous le patronage du maire socialiste de la
ville, Klaus Wowereit, ouvertement homosexuel.
Schwulesmuseum : Mehringdamm 61, 10961 Berlin.
Ouvert tous les jours sauf le mardi de 14h à 18h et le samedi de 14h à 19h.
>> Le site
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