France - Poursuivi pour homophobie, le député
Vanneste persiste
13.12.05
Christian
Vanneste n'en démord pas. Le député UMP du Nord, qui comparaissait le 13 novembre
05 devant le tribunal correctionnel de Lille pour des déclarations considérées
comme injurieuses pour la communauté homosexuelle, n'a rien renié des propos
controversés qu'il avait tenus début 2005 dans des interviews à la presse locale.
Dans la soirée, le procureur a estimé dans son réquisitoire que le député
était coupable des faits qui lui étaient reprochés. Christian Vanneste encourt une
peine de six mois de prison et une amende de 22'500 euros. Le jugement a été mis en
délibéré au 24 janvier 06.
"Il résulte à l'évidence que les propos de Christian Vanneste tombent sous
le coup de l'article 33 alinéa 4" de la loi de 1881 sur la presse, qui réprime les
propos injurieux et diffamatoires à raison d'une orientation, a déclaré le procureur
dans son réquisitoire. Le député UMP avait répété en substance les déclarations
qu'il avait faites le 7 décembre 2004 à l'Assemblée nationale lors de l'examen de la
loi instituant la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité
(HALDE). Il avait alors affirmé que le comportement homosexuel "est une menace pour
la survie de l'humanité".
Fin janvier et début février 2005, le député avait persisté, en déclarant
notamment dans deux quotidiens nordistes que "l'homosexualité est dangereuse"
et qu'elle est "inférieure à l'hétérosexualité. Si on la poussait à
l'universel, ce serait dangereux pour l'humanité".
Il était poursuivi à la demande de trois associations de défense des droits des
homosexuels: SOS Homophobie, Act-Up Paris et le Syndicat national des entreprises gay
(SNEG). Les trois associations ont réclamé chacune 7'500 euros et la publication du
jugement dans plusieurs quotidiens régionaux et nationaux.
Ce professeur de philosophie, citant volontiers Voltaire ou Aristote, a prôné la
rééducation des homosexuels. L'homosexualité, a-t-il dit, "est acquise au moment
de l'adolescence. Elle peut être aussi rééduquée". Jean-Luc Romero, actuel
conseiller régional UMP, a disqualifié les propos de son collègue de parti. "J'ai
été très blessé. J'ai pensé à tous ces jeunes qui, à l'adolescence, vivent
difficilement leur différence".
Swissgay.ch
(source : AP)
Lu fois
|