USA - 66% des dépenses américaines contre le SIDA
prônent l'abstinence
14.12.05
Un
document secret remis aux medias par un fonctionnaire américain anonyme impliqué dans
les programmes de VIH/SIDA, indique que 66% des subventions américaines pour la lutte
contre la transmission du VIH doivent être attribués à des programmes qui prônent
l'abstinence et la fidélité.
Le document, appelé "Country Operation Plan Guidance for FY 2006", insiste sur
le fait que ces programmes ne doivent pas descendre en-dessous des 66% et qu'"il n'y
aura aucune exception à cette condition."
Dans une interview au Baltimore Sun, le fonctionnaire à l'origine de la fuite a précisé
qu'il avait remis ce document parce que les efforts internationaux de prévention
américaine étaient freinés par des considérations politiques.
"C'est mettre 66% de vos économies sous un matelas trempé de kérosène", a
affirmé le président de Human Rights Compaign, Joe Solmonese. "Non seulement
l'administration attribue mal des subventions importantes pour la santé, mais elle
exporte aussi une politique inefficace et non éprouvée qui est nuisible à la vie
humaine. La science, et non l'idéologie, devrait conduire les décisions de subvention
contre le VIH/SIDA."
Une nouvelle enquête a révélé aujourd'hui que la directive codifie une tendance déjà
en cours. Le Centre de recherche pour la Santé et l'égalité des sexes (Center for
Health and Gender Equity's research) a, pour la première fois, commenté les subventions
américaines pays par pays pour 2004 et 2005. Il révèle une réduction des distributions
américaines de préservatifs. Par ailleurs, son analyse prouve que 56% des subventions
allouées à la prévention durant ces deux dernières années ont été attribuées à
des programmes prônant l'abstinence jusqu'au mariage et la fidélité.
Dans un rapport sorti au début de ce mois, l'Union européenne avait déjà sévèrement
critiqué l'accent mis par l'administration américaine sur l'abstinence. "Nous
sommes profondément concernés par la réapparition de messages partiels ou incomplets
sur la prévention qui ne sont pas fondés et en limitent l'efficacité", souligne le
rapport. "L'Union européenne croit fermement que la prévention, pour être
efficace, doit utiliser toutes les approches connues et ne doit pas seulement appliquer
quelques actions sélectives et isolées."
Swissgay.ch
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