Les autorités chinoises ont empêché le 16 décembre 05 l'ouverture du premier festival gay et lesbien qui devait se dérouler dans la capitale, Pékin. Divers événements étaient prévus pendant trois jours, dont des représentations théâtrales, des projections de films, des expositions ainsi que des conférences sur le VIH et le SIDA.

Malgré le fait que l'événement ait été déplacé à plusieurs reprises afin d'échapper à la police, celle-ci a interrompu la cérémonie d'ouverture et dispersé la foule.

7'000 personnes étaient attendues sur les trois jours. Selon les indications de la police, aucune autorisation n'avait été délivrée pour la tenue de ce festival. Pour les organisateurs, il s'agit d'un harcèlement supplémentaire. "Nous pensions que cette année, le gouvernement se montrerait plus tolérant à l'égard des activités des personnes homosexuelles", a déclaré Cui Ze'en, professeur auxiliaire à l'académie du film de Pékin et l'un des organisateurs de l'événement, au journal Sydney Morning Herald. "Mais ce qui arrive au festival démontre que beaucoup de gouvernements locaux n'ont pas changé d'attitude."

Malgré la fermeture du festival, certains participants se sont réunis dans des restaurants ou des cafés afin de discuter de la vie gay dans le pays.

Dans une lettre ouverte, l'association de lutte contre le SIDA Aixhixing-Institut, l'un des organisateurs, a critiqué l'attitude de la police: "Nos activités ne transgressent pas les lois de la République populaire de Chine. La culture homosexuelle et nos activités culturelles officieuses provoquent encore, comme auparavant, une intervention puissante du gouvernement bien qu'il se réclame d'une politique "réformiste et d'ouverture."

Depuis 2001, la Chine ne considère plus l'homosexualité comme une maladie mentale, mais elle est cependant intervenue à plusieurs reprises contre des activités gays et lesbiennes. Au mois de mai 2005, le gouvernement a interdit l'unique site web d'informations gays et lesbiennes du pays, GayChinese.net. Un mois plus tard, une association internationale de défense des droits de l'homme a accusé le gouvernement chinois de harceler et d'empêcher le travail de militants luttant contre le HIV/SIDA. Dans un rapport, Human Rights Watch a demandé à la Chine de supprimer les restrictions contre les groupes privés qui travaillent avec des personnes atteintes du SIDA et les groupes à risque.

Swissgay.ch

Lire aussi :
- Beijing Information: "La révolution Rose", article sur la vie homosexuelle en Chine aujourd'hui (18 décembre 2005) - L'article a été retiré (19 mars 2008)

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