Espagne - Des centaines de milliers de manifestants pour la
famille chrétienne
30.12.07
Des centaines de milliers de
personnes se sont retrouvées dimanche 30 décembre dans le centre
de Madrid, à l'appel de l'archevêché de la capitale espagnole.
Des nuées de famille nombreuses avec poussettes arrivées dans la
matinée en autobus de toute l'Espagne se sont rassemblées sur et
aux alentours de la Plaza de Colon.
"Un salut aux participants
à la rencontre des familles réunis en Espagne, cela vaut la peine
de travailler pour la famille et pour l'être humain". En direct
sur grand écran, le pape Benoît XVI a apporté son soutien au
rassemblement de l'Eglise et de la droite conservatrice espagnole
en défense de la "famille chrétienne" et contre la
politique sociale du gouvernement, qui aboutit à la "dissolution de la
démocratie". Il a rappelé aux manifestants que le socle
de la famille était "l'union indissoluble d'un homme est d'une femme".
Mariage homosexuel, introduction de l'éducation civique dans les
programmes scolaires, lois facilitant les procédures de divorce ou
permettant aux transsexuels de changer d'état civil sans se faire opérer
: l'Eglise a tremblé depuis l'élection en 2004 de M. Zapatero après huit
ans de gouvernement conservateur.
Sur une grande scène, fidèles et religieux sont intervenus pour
défendre les "valeurs de la famille chrétienne". La manifestation
a commencé avec les paroles du cardinal Agustín García-Gasco,
archevêque de Valence, qui a qualifié "la culture laïque" de
"fraude" : "elle ne conduit qu'au désespoir, à
travers l'avortement ou le divorce express", selon le site
Internet d'El Pais.
Les mesures sociales du gouvernement représentent "un retour en
arrière des droits de l'homme", a estimé l'organisateur du premier
rassemblement de ce genre, l'archevêque de Madrid, Antonio Maria
Rouco Varela.
Dans une société où le nombre de divorces a explosé, pour
quasiment dépasser le nombre de mariages", une situation
"particulièrement grave a été générée, ce qui nous oblige à faire
une proclamation publique", a affirmé l'archevêque de Madrid dans un entretien au quotidien
conservateur ABC.
Ce rassemblement intervient au moment où les groupes
anti-avortement ont repris une ampleur importante en Espagne. La
gauche accuse l'Eglise et le Parti populaire (opposition de
droite) d'utiliser cette mobilisation dans la perspective des
élections législatives de mars 2008. L'archevêque de Madrid se
défend d'avoir organisé une manifestation politique contre le
gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, qui a
approuvé plusieurs mesures qui ont déplu aux catholiques, comme le
mariage homosexuel ou une loi accélérant les procédures de
divorce.
Face à ces attaques, les socialistes se sont défendus lundi.
"Le national-catholicisme est entré en campagne électorale", a
dénoncé le ministre de la justice, Mariano Fernandez Bermejo.
"Certaines choses que j'ai entendues m'ont semblé intolérables",
il s'agit "d'une immixtion directe dans la campagne électorale,
j'ai eu l'impression qu'il s'agissait d'un acte du Parti populaire
(droite) présidé par des cardinaux", a poursuivi José
Blanco, le numéro deux du Parti socialiste ouvrier espagnol
(PSOE).
La presse de gauche a également évoqué un rassemblement surtout
politique. Le journal Publico l'a qualifié de "messe de campagne"
électorale et, selon El Pais, ce grand rassemblement "censé être
un acte en faveur de la famille" s'est "transformé en meeting
politique".
Swissgay.ch
|