Inde - Bollywood ouvre timidement ses studios à
la communauté gay
15.01.08
Reconnaître son homosexualité en Inde n'est pas
chose facile. Les mentalités évoluent mais les préjugés demeurent.
Une situation encore plus encrée à Bollywood où
le fait même de jouer un rôle d’homosexuel est un pari risqué. La
plupart des acteurs indiens ne s'y aventurent pas tant les
conséquences sur leur carrière peuvent être désastreuses et
irrémédiables.
Aujourd'hui, le débat revient sur le devant de
la scène avec "Fashion", le prochain film du réalisateur Madhur
Bhandarkar tourné à Paris et Milan. Pour interpréter les rôles de
deux couturiers gays, Bhandarkar a fait appel à deux acteurs peu connus
du grand public : Samir Soni et Harsh Chhaya, qui ont accepté de
relever le défi. "Madhur m'a approché pour me proposer le rôle
principal du couturier gay. (…) J'ai fréquenté le monde de la mode
(…) et quelques uns de mes meilleurs amis sont gays. Le fait de
les fréquenter m'aidera à me préparer pour le rôle", a déclaré
Harsh Chhaya au "Times of India".
Bollywood, et le cinéma indien en général,
connaissent de profondes mutations depuis cinq à six ans. Le
public se lasse des films sentimentaux construits sur des schémas
classiques et récurrents. Il faut renouveler les genres et parfois
aborder des sujets encore tabous en Inde. Ce fût le cas du très
controversé "Mariage des Moussons" (2001) de Mira Nair, qui traite
sans détours de l'adultère et de l'inceste. Il y eut aussi "Phir
Milenge" (2004), un film abordant la séropositivité et salué par
les Nations Unies pour son côté militant et éducatif. En 2001,
"Chori Chori Chupke Chupke", avec Salman Khan et Preity Zintra,
traitait d'un autre sujet sensible : celui de la stérilité et des
mères porteuses.
Mais ce n'est pas pour autant que les rôles
d'homosexuels sont devenus courant au cinéma. En 2005, l'acteur
Sanjay Suri a accepté de jouer le rôle d'un gay dans "My Brother…
Nikhil". Il fût le premier à franchir le pas malgré la
désapprobation de ses collègues.
Swissgay.ch
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