Moldavie
- Des homophobes
terrorisent les manifestants de la gay pride
15.05.08
Le 11 mai 2008, les participants à la septième
Pride moldave ont été empêchés de manifester pacifiquement dans le
centre de la capitale, Chisinau. Ils entendaient apporter leur
soutien à une législation contre les discriminations et pour la
tolérance. Des groupes extrémistes ont entravé la manifestation
sous le regard passif de la police.
Selon des informations de l'unique
association homosexuelle moldave, GenderDoc-M, la police n’a pas
garanti le droit à la liberté de rassemblement. Des groupes
organisés, notamment constitués d’extrémistes religieux, de
membres du mouvement néo-fasciste « Nouvelle droite » et de
légionnaires, ont stoppé le bus des participants et menacé de les
en faire sortir pour les frapper.
La police s’est contentée d’observer passivement
sans protéger les marcheurs, alors que GenderDoc-M avait informé
les autorités et le ministère des affaires intérieures dès le 21
avril de l’itinéraire de la marche et demandé une protection
policière.
La loi moldave garantit la liberté de
rassemblement pour tous et oblige la police à garantir la
protection des participants. Celle-ci est pourtant restée en
retrait et, à aucun moment, n’a aidé les participants à sortir du
bus en sécurité.
Des observateurs indépendants ont rapporté des
propos tenus par les contre-manifestants, tels que : " Battez-les
à mort " ou " Ne les laissez pas s’échapper ". Ils évaluent entre
200 et 400 le nombre de personnes qui ont entouré le bus dans
lequel 60 manifestants LGBT sont restés bloqués 45 minutes.
Pendant ce temps, six voitures de police étaient garées à une
centaine de mètres et n’ont pas bougé.
Après avoir été contraints de remettre aux
contre-manifestants tout le matériel prévu pour défiler
(banderoles, ballons arce-en-ciel, drapeaux moldaves et européens notamment),
les membres de l'association GenderDoc-M ont fini par conduire le
bus au local de l’association. Des centaines de personnes ont
alors fait le siège du local de GenderDoc-M, exigeant la sortie
des militants. La police et une ambulance se sont contentées
d’observer de loin. Le local est resté bloqué plusieurs heures.
Pendant ce temps, des centaines de
contre-manifestants ont envahi une place centrale de Chisinau,
portant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "La
famille c’est l’union d’un homme et d’une femme", "L’homosexualité est un pêché", "L’immoralité ruine la société "
ou "Moldavie : pays chrétien". GenderDoc-M ignore si cette
manifestation était autorisée. Toutes les activités prévues à
l’occasion de la Pride, en particulier une réunion et une visite
de Chisinau, ont dû être annulées par manque de sécurité.
Selon la nouvelle loi moldave, une simple
notification suffit pour organiser un défilé. Cependant, la mairie
a informé GenderDoc-M la veille que le défilé était interdit.
Depuis que le nouveau maire de Chisinau a pris ses fonctions,
GenderDoc-M a été la seule association dont les manifestations ont
été interdites.
L’association GenderDoc-M en appelle aussi à
l’Union Européenne, au Conseil de l’Europe, à l’OSCE et aux
associations non gouvernementales. La Moldavie, qui souhaite
intégrer l’Europe, est une démocratie parlementaire membre du
Conseil de l’Europe.
Swissgay.ch
(source : Gay.md)
Lire aussi : -
Le site de GenderDonc-M :
http://www.gay.md/eng/
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