Genève
– Contre l'homophobie : des personnalités politiques font leur
coming out
15.01.08
Fait unique en Suisse : le Conseil municipal de la ville de Genève votera ce
soir mardi 15 janvier 2008 une motion contre l'homophobie dont
certains des signataires ont fait leur coming out.
Selon le quotidien
gratuit Le Matin Bleu
d'hier (14 janvier 2008), cité par les organisations faîtières LOS
et Pink Cross, certains signataires de la
motion se sont déclarés bis ou homosexuels. Ces élus proviennent de tous les partis, exceptés
(bien entendu) de l'UDC. Parmi eux figure le président radical du
Conseil municipal, Guy Dossan.
L'article du Matin Bleu
est la première mention publique de ces coming out.
La motion M-680 intitulée
"Homophobie : combattons aussi cette forme de discrimination"
propose d'organiser un colloque contre l'homophobie. Déposée en
mai 2007, elle se veut une réponse aux affiches homophobes de
l'UDC (voir photo) qui s'en prenaient aux "pacsés aisés et
inféconds".
La motion rappelle entre
autres que :
- la Constitution suisse mentionne que nul ne doit être
discriminé, notamment du fait de son "mode de vie";
- même si l’article 261 bis du Code pénal suisse condamne les
actes de racisme et d’antisémitisme, ce ne sont pas que ces faits
qu’il faut décourager. L’homophobie reste, même s’il n’est pas
aisé de la dénoncer, une attitude ou un fait contre lequel il faut
s’élever, au vu des séquelles qu’elle peut produire au sein de la
population;
- en effet, chez les jeunes notamment, l’homophobie provoque un
taux de suicide élevé;
- les actes et les discours homophobes sont malheureusement encore
assez répandus dans la société, souvent de manière non explicite
et le plus souvent du fait de préjugés ou par manque
d’information;
- l’exposition "Enlevez les étiquettes", exposition donnant la
priorité à l’éducation (...) a eu l’appui du Département de
l’instruction publique et du Service de santé de la jeunesse.
Le Conseil municipal
demande au Conseil administratif :
- d’aborder le thème de la lutte contre l’homophobie dans le cadre
d’un colloque coorganisé avec le concours d’autres autorités
politiques (municipales, cantonales, etc.);
- plus généralement, de garder à l’esprit le thème de la lutte
contre l’homophobie, au même titre que la lutte contre toutes les
autres formes d’intolérance, dans le cadre de sa politique."
Lors d'une séance du 18
octobre 2007, Alexandre Chevalier et Yves de Matteis,
motionnaires, ont rappelé que "dans le cas de l’homosexualité, et
contrairement à d’autres types de minorité, le soutien de la
famille est souvent limité, voire nul" et que, par ailleurs,
"l’homophobie n’est pas inscrite au Code pénal, les poursuites ne
sont donc pas possibles".
Les douze signataires de
la motion du 9 mai 2007 contre l'homophobie sont :
- Ariane Arlotti (Solidarités)
- Catherine Gaillard-Iungmann (Solidarités)
- Gisèle Thiévent (Solidarités)
- Anne Moratti Jung (Les Verts)
- Sarah Klopmann (Les Verts)
- Yves de Matteis (Les Verts)
- David Metzger (Parti socialiste)
- Jean-Louis Fazio (Parti socialiste)
- Didier Bonny (Parti démocrate-chrétien)
- Guy Dossan (Parti radical)
- Blaise Hatt-Arnold (Parti libéral)
- Alexandre Chevalier (Parti libéral)
Swissgay.ch
Lire aussi :
-
Le rapport de la commission du 10 décembre 2007
-
Genève
- Affiches homophobes de l'UDC : deux plaintes déposées
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